Quand je regarde les films qui sont produits au Québec (et dans le monde en général), je comprends pourquoi je n'ai pas réussi à financer mon projet dans son ensemble. On dirait qu'on ne veut pas entendre parler des "vraies affaires" et qu'on préfère le divertissement à la prise de conscience.
Moi avec ce film-là, j'ai envie de "fesser dans le tas", j'ai envie de faire changer les choses! Mais c'est pas comme ça que tu te fais des amis producteurs! C'est peut-être prétentieux, mais j'ai la conviction que c'est des petites actions (comme ce que je tente de faire en ce moment) qui peuvent faire la différence!
Alors, je ne lâche pas! Je continue!
150 millions d'enfants souffrent de malnutrition.
2 millions d'enfants ont été tués lors de conflits armés dans la dernière décennie.
240 millions d'enfants âgés entre 5 et 14 ans travaillent dans le monde, dont un sur quatre dans les pays en voie de développement.
Assez déprimant comme constat!
Il faut absolument faire quelque chose pour eux!
Voilà pourquoi je veux faire la différence avec ce projet!
Nous avons été accueillies comme des reines par les Religieuses Sainte-Marceline au Mexique. J'étais prête à dormir sur le sol, à ne pas me doucher, à manger les pires horreurs... Alors quelle ne fut pas ma surprise d'arriver dans un "palace" pareil, où chacune de nous avait sa chambre et sa salle de bain privée et où les repas étaient préparés pour nous, ce trois fois par jour... Les Religieuses avaient réellement compris ce que nous étions venues faire au Mexique: c'est-à-dire tourner un film. Elles ont même été jusqu'à nous aider à trouver des enfants qui seraient intéressés à répondre à nos questions. Moi qui avait de gros préjugés à leur égart, je me suis bien trompée sur leur cas! Ce sont des femmes formidables, dévouées à la cause des enfants, très généreuse avec les autres (en l'occurrence nous!)
Si seulement plus de gens en faisaient autant qu'elles!
J'en n'étais pas à ma première expérience de voyage avec une caméra, ni à ma première visite au Mexique. Pourtant, ce projet a été une école pour moi. D'abord, j'ai dû organiser le financement avant de partir, me trouver une équipe pour partir avec moi, nous trouver un endroit où rester lors de notre séjour là-bas et j'en passe. J'ai reçu une bourse qui défrayait les coûts des billets d'avion, des assurances et des déplacements sur place, mais pour cela j'ai dû travailler d'arrache-pied pour convaincre les organismes concernés. Pas évident quand on est étudiante à temps plein et qu'on travaille aussi à temps plein avec des enfants réfugiés politiques ou tout simplement nouvellement arrivés au Québec!
